Mise à jour de l’avis conjoint pour l’autorisation de retour au jeu par les physiothérapeutes
15 avril 2025
Le Collège des médecins du Québec (CMQ) et l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) ont mis à jour les conditions dans lesquelles les physiothérapeutes peuvent autoriser la reprise d’activités sportives après un traumatisme craniocérébral léger (TCCL) ou une commotion cérébrale (CC).
Nouvelles modalités pour le retour au jeu
Quoiqu’il soit idéal que le physiothérapeute intervienne dans le cadre d’un suivi longitudinal dans un milieu où un protocole de gestion des commotions cérébrales est implanté (ex : être impliqué comme physiothérapeute dans une école ou dans une organisation sportive), il peut maintenant aussi effectuer une évaluation et émettre des recommandations lors d’une intervention ponctuelle auprès d’un athlète lorsque nécessaire.
Toutefois, dans les cas de TCCL/CC évoluant avec des symptômes persistants, une approche multidisciplinaire individualisée, impliquant notamment un médecin ou une IPS dans la prise de décision de retour aux activités à risque, devrait être préconisée. De même, lors d’un retour au jeu, si de nouveaux symptômes devaient être mis en évidence, une consultation auprès d’un médecin ou d’une IPS devrait être effectuée.
De plus, une nouvelle évaluation d’un médecin ou d’une IPS doit également être obtenue en présence d’au moins une des conditions suivantes:
- signaux d’alerte à tout moment, à la suite de la blessure;
- aggravation jugée anormale des symptômes dans les heures ou les journées qui suivent le moment du diagnostic médical;
- une comorbidité qui touche le système nerveux central ou pouvant interférer dans l’évaluation neurologique;
- survenue d’un TCCL/CC dans l’année précédente;
- en présence d’un historique de deux TCCL/CC antérieurs ou plus.
Les décisions et les recommandations émises par les physiothérapeutes doivent en tout temps être justifiées et appuyées par les plus récentes recommandations cliniques émises par des organismes reconnus provinciaux, canadiens ou internationaux.
Modification des exigences de formation
Par le biais de la formation continue, les physiothérapeutes doivent mettre à jour leurs connaissances afin de connaître les dernières indications cliniques relatives à la gestion des TCCL/CC. Des activités de formation continue en lien avec cette clientèle devraient être effectuées à chacune des périodes de référence de 3 ans afin de suivre l’évolution rapide des connaissances sur les TCCL/CC.
Documenter les décisions et les recommandations
Dans le cas d’une décision de retour au sport, les physiothérapeutes doivent documenter au dossier de la patiente ou du patient leurs recommandations, les outils de communication remis au patient ou à son tuteur, ainsi que les critères pertinents qui ont mené à une décision favorable de la reprise d’activités sportives.
Les physiothérapeutes peuvent aussi utiliser des outils développés par des organismes reconnus et applicables à la clientèle concernée, comme le SCAT6©, le child SCAT6©, le SCOAT6© et leurs versions ultérieures.
Évaluation des TCCL/CC et téléconsultation
En ce qui concerne l’évaluation des TCCL/CC par un moyen technologique, comme le téléphone ou la vidéoconférence (téléconsultation), le CMQ et l’OPPQ considèrent qu’il est inapproprié de faire une première évaluation à distance afin de permettre de faire un examen physique. Toutefois, au fil des suivis avec le patient, une évaluation subséquente par téléconsultation pourrait être réalisée dans un contexte d’évolution favorable et si le physiothérapeute connaît bien la situation du patient et l’a déjà vu en personne à quelques reprises. L’évaluation clinique pourrait notamment se faire principalement au moyen d’un questionnaire sur l’évolution des symptômes cliniques (céphalée, fatigue, etc.).
Avec la mise à jour de cet avis conjoint, le CMQ et l’OPPQ sont donc d’avis que les physiothérapeutes peuvent amorcer une conduite sécuritaire lors de la gestion des épisodes de TCCL/CC et formuler des recommandations de retour au sport selon les nouvelles modalités convenues, et ce, au bénéfice des patients et du système de santé.