Que vous soyez un parent inquiet ou confiant, il n’est jamais rassurant de voir son enfant tomber ou se blesser pendant qu’il pratique son sport favori. Pourtant, la blessure n’est pas toujours grave et il arrive souvent qu’un peu de repos soit la solution à tous les maux.

Bastien Garon est physiothérapeute depuis 2014 et pratique auprès de plusieurs équipes sportives composées d’enfants et d’adolescents. Dans cet article, il vous propose quelques bons réflexes à avoir en cas de blessure pendant l’activité.

Les bons réflexes si votre enfant se blesse à l’entraînement: « Wait and See »

La première règle à suivre est de ne pas paniquer. Si votre enfant ressent une douleur pendant le jeu, faites-le sortir du terrain et laissez-le se reposer un peu. Observez la blessure et regardez si la peau change de couleur ou s’il y a une enflure.

Si la douleur ne passe pas dans les quelques minutes qui suivent, laissez votre enfant se reposer pour la journée. Évitez alors les gestes qui peuvent être douloureux pour lui comme descendre ou monter des escaliers, courir ou encore marcher.

Par la suite, observez l’évolution de la douleur et de l’apparence de la blessure pendant quelques jours (de 2 à 3 jours). Si votre enfant se plaint d’avoir mal constamment (jour et nuit), qu’il n’arrive plus à faire ses activités quotidiennes, qu’il boite ou encore que l’enflure ne diminue pas, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé de première ligne (médecin ou physiothérapeute).

Rappelez-vous que certains enfants ne se plaignent pas ou ont du mal à verbaliser ce qu’ils ressentent. Cette situation est souvent stressante pour le parent qui essaye de comprendre son enfant et de réagir au mieux. De ce fait, lorsque votre enfant a été blessé, restez alerte et observez-le bien.

Si la douleur et les symptômes s’estompent, l’enfant peut reprendre progressivement l’activité en restant prudent.

Les bons réflexes si votre enfant se tord la cheville

Tout d’abord, il faut savoir qu’une entorse à la cheville n’est pas forcément grave. L’enfant peut simplement s’être tordu légèrement le pied en courant et il ressentira une douleur passagère, sans gravité. Une entorse plus grave aura des symptômes distincts comme une enflure, une coloration de la peau ou encore une douleur très vive là où le ligament a été blessé.

Généralement, le processus inflammatoire peut durer de 24 à 72 heures. Cela signifie que si l’entorse n’est pas grave, il faudra environ trois jours à l’enfant pour que sa situation se rétablisse complètement.

Pendant cette période, l’enfant doit être mis au repos et doit éviter de faire des mouvements qui peuvent lui faire mal.

Après 3 jours, si la douleur persiste ou que l’enflure est encore visible, il est important de consulter un professionnel de la santé. Cette situation peut indiquer que l’entorse est un peu plus grave et qu’un suivi peut être nécessaire afin d’assurer un rétablissement total. De plus, si votre enfant boite, ne le laissez pas marcher ainsi et proposez-lui une aide à la marche (des béquilles, par exemple).

Les bons réflexes si votre enfant se cogne la tête

Voir son enfant chuter la tête la première, c’est toujours inquiétant pour un parent. Cependant, il y a souvent plus de peur que de mal et il est important de ne pas paniquer. Si votre enfant se cogne la tête, les conseils sont les mêmes que lorsqu’il se blesse.

Mettez-le au repos les premières journées et observez son comportement au fur et à mesure que le temps passe. Entre le moment de l’impact et 72 heures après, si certains symptômes apparaissent, comme des vomissements, des nausées, des étourdissements, des maux de tête violents, de la fatigue ou encore une dégradation de son comportement, il est primordial de consulter rapidement un médecin.

Si votre enfant ne manifeste aucun symptôme après s’être cogné la tête, et ce, pendant plusieurs jours, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, même si une petite bosse a fait son apparition. Vous pouvez consulter un professionnel de la santé si vous êtes inquiet pour votre enfant, mais généralement il pourra retourner à la pratique de son sport favori.

Les bons réflexes en cas de crampe

Les études démontrent qu’il est encore difficile de déterminer les causes des crampes. Plusieurs pistes existent, mais elles ne sont pas encore vérifiées à 100 % et il est donc compliqué de les prévenir. Il existe cependant des pratiques répandues en médecine sportive qui peuvent être efficaces pour prévenir et limiter la douleur en cas de crampe.

Réduire la douleur

  • Lorsque la crampe se déclenche, vous pouvez aider l’enfant à étirer en douceur le muscle et procéder à de petits massages sur la zone douloureuse.
  • Lorsque la crampe disparaît, mais que la douleur est encore vive ou que l’enfant sent que la crampe peut revenir, évitez de lui faire reprendre le jeu. Procédez à une petite séance d’étirement et privilégiez le repos pour la journée.

Limiter les risques

  • Bien s’hydrater pendant l’effort. L’enfant doit apprendre à suivre sa soif et à boire lorsqu’il la ressent.
  • Bien s’échauffer et commencer le sport progressivement.

Bastien Garon est physiothérapeute depuis 2014. À la suite de sa maîtrise en physiothérapie, il s’est intéressé à différents aspects de sa profession comme la thérapie manuelle, la course à pied ou encore les suivis de commotions cérébrales. Il pratique aujourd’hui auprès d’une clientèle variée (âgée de 5 à 80 ans) au sein de la clinique Physio Interactive Cortex . Il donne également des formations sur l’évaluation fonctionnelle du mouvement (FMS) depuis 2014.

Dans le milieu sportif, Bastien Garon pratique auprès de l’équipe de football division 1 du Collège Notre-Dame de Foy et de l’équipe de ski acrobatique (bosses) du Québec, qui regroupe les meilleurs skieurs québécois de 15 à 21 ans. Il a également été collaborateur santé pour le défunt magazine Plan de match, où il expliquait la réadaptation à la suite de certaines blessures sportives.

Veuillez noter que les informations proposées dans cet article représentent les opinions de professionnels de la physiothérapie reconnus pour leur expérience et leurs compétences dans le domaine. Ces propos ne doivent cependant pas être considérés comme une position officielle de l’Ordre sur un sujet donné. Si vous souhaitez participer à la réalisation d’un de nos prochains articles de blogue, nous vous invitons à nous écrire à communications@oppq.qc.ca.