Le ski alpin est un sport incontournable de nos hivers québécois. Pratiqué par plus de 9 % de la population, il comporte son lot de risques, mais aussi ses avantages.
Marie-Josée Morneau est physiothérapeute depuis plus de 20 ans et connaît bien ce sport qu’elle pratique depuis de nombreuses années. Dans cet article, elle met à contribution son expérience de sportive, mais surtout de professionnelle de la physiothérapie pour nous informer des avantages et des risques à pratiquer cette discipline.
Le ski alpin: un sport aux multiples avantages
Un sport pour tous les goûts
Bien que parfois dispendieux, le ski alpin n’en demeure pas moins un sport accessible et adaptable, quel que soit votre âge ou votre niveau. En effet, il n’est pas rare de voir sur les pistes toutes les générations, allant d’un enfant de 5 ans à une personne âgée de 70 ans.
De plus, la variété des stations de ski (parc à neige ou station classique) et les différents types de pistes existantes (vert, bleu, rouge, difficile, etc.) font que le ski alpin peut se pratiquer dans le plaisir que l’on soit débutant ou expert. Il est aussi possible d’évoluer dans la discipline et de toujours trouver des défis qui sauront satisfaire les ambitions de tous les types de skieurs, qu’ils soient de grands sportifs ou encore des amoureux de la nature.
Une discipline où sport et nature ne font qu’un
Le ski alpin est l’un des rares sports qui se pratiquent dans des conditions hivernales à l’extérieur. Le contact avec la nature est donc une dimension importante de cette discipline.
Des avantages physiques indéniables
Malgré l’apparente facilité à dévaler les pistes, le ski alpin est un sport qui demande de l’endurance, de la technique et également une bonne condition musculaire. En effet, il est important de se rappeler que le ski se limite rarement à une seule descente. Cette activité demande donc de l’endurance à votre corps.
De plus, l’un des principaux avantages du ski alpin est qu’il permet de développer la proprioception du skieur. Le terme « proprioception » désigne la sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des articulations et des os. Elle permet d’avoir conscience de la position et des mouvements de chaque partie du corps. Elle donne au système nerveux, de façon inconsciente, les informations nécessaires à l’ajustement des contractions musculaires essentielles pour bouger et maintenir sa posture et son équilibre.
Ainsi, ce sport développe chez le skieur des habiletés qui lui permettent de s’adapter au terrain sur lequel il évolue (verglas, bosses, amas de neige, etc.) et d’avoir les bons réflexes afin de réagir rapidement à n’importe quelle situation. Le skieur reçoit alors des informations des jambes, des yeux, des oreilles, voire des mains qui tiennent les bâtons. Il doit donc réagir et adapter sa position à la situation (changement de direction, appui, etc.). Le développement des réflexes et de la réactivité neurologique est donc un avantage de cette discipline.
Les blessures les plus fréquentes en ski alpin
Malgré les fausses croyances, le ski alpin n’est pas l’un des sports les plus dangereux. À titre d’exemple, les sportifs qui pratiquent le hockey sur glace ou encore le soccer sont plus à risque de blessures.
Les blessures traumatiques: attention à la chute
Au ski, les chutes sont responsables d’environ 77 % des blessures. Il est donc évident que les blessures traumatiques sont les plus fréquentes lorsqu’on pratique cette discipline.
Les membres inférieurs et particulièrement les genoux et les tibias sont les plus touchés. Le genou souffrira souvent d’entorse alors que le tibia subira fréquemment des fractures.
Les entorses au genou sont souvent dues à une torsion du genou (ski qui se détache ou pas, jambes qui se croisent, mauvaise manœuvre, etc.). La forme d’entorse la plus grave étant la rupture du ligament croisé antérieur.
Le tibia, quant à lui, est plus sujet aux fractures, car la botte de ski stabilise beaucoup la cheville, mais s’arrête au niveau du tibia. En cas de stress important au bas de la jambe, lors d’une chute, c’est le tibia qui subit la pression puisque la cheville reste stable.
D’autres parties du corps peuvent également être à risque:
- Les pouces sont principalement sujets aux entorses dues à une chute avec utilisation des bâtons.
- La tête risque une commotion cérébrale lorsqu’elle entre en contact avec le sol ou qu’une chute sur les fesses résonne jusqu’au crâne.
- Le dos peut également être touché lors de certaines chutes.
Les blessures de surutilisation: le syndrome fémoro-rotulien
Les blessures de surutilisation sont moins fréquentes, mais peuvent survenir au genou, car il est très sollicité dans le ski alpin.
Le syndrome fémoro-rotulien, qui se manifeste comme une douleur autour ou sous la rotule, est le plus fréquent. Il se caractérise par l’irritation des cartilages de l’articulation du genou, entre l’os de la cuisse (appelé fémur) et la rotule.
Ce problème s’explique, car le skieur passe son temps à faire des squats ou demi-squats (flexion du genou). Si sa technique n’est pas adéquate ou qu’il a une faiblesse au genou, la répétition de ces positions provoquera une pression sur la rotule et le fémur et causera une irritation.
Les bons réflexes
Si vous ressentez des douleurs à la suite d’une séance de ski ou si la douleur persiste et vous empêche de faire certaines activités du quotidien (monter des escaliers, vous accroupir, etc.), il est recommandé de consulter un professionnel de la santé.
En physiothérapie, les moyens de traiter et de diminuer les douleurs dues au syndrome fémoro-rotulien (SFR) sont nombreux et efficaces. Le professionnel de la physiothérapie proposera des étirements, des exercices de renforcement et veillera au maintien d’une bonne posture.
Il peut également recommander l’utilisation de taping ou d’une orthèse adaptée à cette condition. Ce traitement permet au skieur de mieux gérer sa douleur et de retourner rapidement sur les pistes.
Le manque de technique: l’une des principales causes de blessures en ski
Si les chutes représentent la principale cause de blessures lorsqu’on pratique le ski alpin, il est intéressant de noter que ce sont les chutes provoquées par le skieur lui-même, et non les collisions, qui sont les plus fréquentes. Le manque de technique est donc en cause.
En effet, il est reconnu qu’un débutant qui manque de technique et d’habileté chutera beaucoup plus fréquemment qu’un expert, même si celui-ci va plus vite. Le manque de contrôle, de stabilité, de réflexes ou encore une mauvaise position sur les skis sont des causes importantes de chutes.
De plus, le débutant ayant appris à skier seul, sans l’aide d’un moniteur, est encore plus à risque de se blesser, car sa technique n’est pas optimale. Le skieur ayant suivi des cours sera plus apte à skier de façon sécuritaire et aura développé les habiletés nécessaires pour faire face aux pistes. Il pourra également choisir le type de piste qui lui convient le mieux et évitera ainsi de se lancer sur des pistes trop dangereuses et mal adaptées à son niveau.
Mentionnons d’autres causes de blessures : la fatigue, le manque d’échauffement, l’état des pistes ou encore les conditions climatiques.
La physiothérapie: une bonne partenaire du skieur
La physiothérapie se révèle une alliée très importante pour le skieur. Si vous souhaitez commencer à skier et que vous avez des questions sur les bonnes pratiques à adopter ou si vous ressentez des douleurs pendant l’activité, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la physiothérapie.
Ce dernier saura vous conseiller, il pourra également déterminer quelles sont vos faiblesses physiques et vous accompagner avant, pendant et après votre saison sur les pistes. Sachez également que certaines cliniques de physiothérapie proposent principalement des traitements et des conseils destinés aux sportifs.
Pour aller plus loin:
Veuillez noter que les informations proposées dans cet article représentent les opinions de professionnels de la physiothérapie reconnus pour leur expérience et leurs compétences dans le domaine. Ces propos ne doivent cependant pas être considérés comme une position officielle de l’Ordre sur un sujet donné. Si vous souhaitez participer à la réalisation d’un de nos prochains articles de blogue, nous vous invitons à nous écrire à communications@oppq.qc.ca.