L’incontinence urinaire touche de nombreuses personnes au Québec. On estime qu’une femme sur trois et qu’un homme sur dix souffrira de ce problème au cours de sa vie. De ce fait, de nombreux produits ont été développés pour aider à diminuer les symptômes ou tout simplement protéger contre les fuites. Ces produits sont souvent en vente libre et il n’est pas rare que certaines personnes les utilisent sans avis médical.
Dans cet article, la physiothérapeute Marie-Christine Trahan vous informe sur l’utilité de certains de ces produits, mais aussi les risques liés à leur utilisation.
Les couches et les serviettes de protection
Les couches et les serviettes de protection sont utilisées pour absorber les fuites urinaires. De ce fait, comme pour tous les produits qui sont en contact avec les parties intimes, elles peuvent comporter quelques risques si elles ne sont pas utilisées correctement.
Ainsi, une serviette ou une couche qui n’est pas changée régulièrement peut provoquer une macération des tissus, de l’irritation cutanée ou encore des odeurs. L’incontinence peut également augmenter, car certaines personnes se fient à leur protection et se laissent donc aller plus facilement, sans retenir l’urine.
Les tampons (support de vessie)
Les tampons ou supports de vessie offrent un support au niveau des muscles vaginaux tout comme le ferait un pessaire. Les études démontrent que les tampons peuvent aider à diminuer l’incontinence urinaire d’effort et sont aussi efficaces pour limiter la descente d’organes.
Ces produits sont en vente libre et demeurent très accessibles, contrairement aux pessaires qui doivent être prescrits par un médecin. Bien que les indications présentées avec les tampons soient claires, il est recommandé de consulter un médecin ou un professionnel de la physiothérapie avant de les utiliser. Le professionnel pourra vérifier que ce produit correspond à vos besoins et que vous l’utilisez de la bonne façon (installation, fréquence d’utilisation, hygiène, taille, etc.).
Il n’est pas dangereux d’utiliser des tampons, mais ils peuvent s’avérer inefficaces en fonction du degré de faiblesse des muscles du plancher pelvien. Ils peuvent également irriter les parois vaginales s’ils sont portés trop souvent.
Qu’est-ce qu’un pessaire?
Le pessaire est une orthèse de silicone utilisée pour aider les muscles à soutenir les organes pelviens (vessie, utérus, rectum, intestins). Il peut être utilisé tous les jours ou occasionnellement. Par exemple, il permet à la femme de faire certaines activités qui pourraient autrement provoquer de l’inconfort. Les avantages du pessaire sont nombreux et les complications restent minimes.
Au Québec, pour installer un pessaire, l’accord du médecin est obligatoire. Certains physiothérapeutes pratiquant l’approche en rééducation périnéale peuvent par la suite faire le suivi avec la patiente et lui montrer comment l’utiliser au quotidien (hygiène, placement, etc.).
Les cônes vaginaux
Les cônes vaginaux sont de petits poids que l’on insère dans le vagin de façon occasionnelle. Efficace dans le cadre d’une rééducation périnéale, ce produit aide la femme à vérifier si elle procède correctement aux recommandations que lui a données le professionnel de la physiothérapie. En effet, environ une femme sur deux ne contracte pas son périnée correctement lors des exercices de renforcement. Si la contraction n’est pas faite adéquatement ou s’avère trop faible pour le poids inséré, le cône glissera vers le bas. Il est important de noter que l’utilisation du cône n’est efficace qu’en position debout alors que la rééducation périnéale implique certains exercices qui s’effectuent assis, couché ou à quatre pattes. Le cône vaginal est donc recommandé à un moment précis de la réadaptation (souvent en phase du maintien ou en fin de suivi), mais n’est pas forcément conseillé à toutes les patientes.
Comment l’installer?
Il est souvent difficile de bien placer le cône vaginal. Pour s’assurer qu’il soit efficace, il ne doit pas être positionné trop haut, sinon il sera maintenu par les tissus et s’il est trop bas, il tombera. Il est recommandé de l’insérer de façon à ce que le bout du cône soit à une phalange de l’entrée du vagin.
Chez les femmes en post-partum ou ménopausées qui éprouvent de la sécheresse vaginale, le cône peut entraîner une gêne, voire de la douleur, car leurs tissus sont plus friables.
Enfin, rappelons que les cônes vaginaux ne remplacent pas la rééducation périnéale, mais peuvent être un bon outil pour aider à renforcer le périnée dans le cadre d’un traitement.
Le saviez-vous ?
La contraction n’est pas forcément la solution
Le relâchement (ou décontraction) des muscles du plancher pelvien est très important pour son bon fonctionnement. Même si vous entendez souvent parler de contraction afin de renforcer les muscles du plancher pelvien, il faut savoir que si les muscles ne sont pas relâchés, il sera difficile de les contracter correctement. Mme Trahan souligne que c’est le problème de la majorité de sa clientèle. Les patients arrivent en pensant avoir une faiblesse du plancher pelvien qui les empêche de le contracter alors qu’en fait les muscles sont tendus au repos. C’est souvent cette tension qui les empêche de contracter correctement leurs muscles pelviens.
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