Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de commotion cérébrale au hockey, tant au niveau professionnel qu’au niveau amateur. Plusieurs joueurs de la Ligue nationale de hockey ont subi ce genre de problème, pensons à Sidney Crosby, Daniel Brière ou Kristopher Letang. En fait, peu importe le calibre, le hockey moderne est devenu plus rapide et plus compétitif et entraine une hausse de traumatisme crânio-cérébral chez ses adeptes. Ce phénomène, qui n’a rien de nouveau, inquiète de nombreux parents de jeunes hockeyeurs.

Qu’est-ce que la commotion cérébrale?

Pour pouvoir parler de commotion cérébrale, de traumatisme crânien ou de traumatisme cranio-cérébral, il faut un choc au niveau de la tête ou du cou causant un endommagement des tissus du cerveau ou de la moelle épinière cervicale.

La commotion cérébrale, fréquente dans les sports de contact et dans les accidents de la route, résulte habituellement d’un coup à la tête ou encore d’une ou plusieurs secousses violentes. Les cellules nerveuses (neurones) peuvent alors être endommagées et causer différents symptômes, pouvant aller de la confusion minime au coma. Selon Statistiques Canada, la commotion cérébrale serait l’une des principales causes de décès et de handicap chez les moins de 45 ans.

Les principaux symptômes de la commotion au hockey

Il existe trois degrés de traumatismes crâniens:

  • les traumatismes légers: n’entrainant aucune perte de conscience et aucune fracture du crâne
  • les traumatismes moyens: entrainant une perte de conscience de quelques minutes ou une fracture du crâne
  • les traumatismes graves: entrainant un coma

Dans la plupart des cas, la commotion sera suivie de maux de tête récurrents ou encore d’une sensation de pression au niveau de la tête. Toutefois, selon le degré d’importance du traumatisme, les fonctions cérébrales peuvent également être affectées. Voici quelques signes et symptômes pouvant être liés à la commotion cérébrale:

  • perte de mémoire
  • confusion
  • étourdissement
  • trouble de la vue et de la parole
  • évanouissement, perte de conscience
  • amnésie
  • bourdonnement
  • nausées et vomissements
  • fatigue

Dans presque tous les cas, il est primordial d’être suivi rigoureusement par un professionnel de la santé pour ne pas aggraver sa situation, surtout si les symptômes perdurent plus de 3 ou 4 jours.

L’importance d’une évaluation précise: commotion cérébrale et autres blessures liées

Maxime Gauthier, physiothérapeute chez Kinatex Sports Physio et expert consultant auprès de hockeyeurs professionnels (Sidney Crosby, Vincent Lecavalier, Ryane Clowe, James Reimer et Taylor Hall), souligne l’importance d’une évaluation précise dans un cas de commotion cérébrale.

Il explique que lorsqu’il traite un cas de commotion cérébrale, il doit d’abord procéder à une évaluation approfondie de l’état du patient. Puisqu’il existe plusieurs types de traumatismes crâniens, il est primordial de savoir si la victime a auparavant subi d’autres impacts importants que celui pour lequel elle consulte.

Il n’est pas rare qu’une victime de commotion ait subi des déchirures ligamentaires au niveau des vertèbres cervicales. Ce fut notamment le cas de Sidney Crosby en 2011, qui après un repos prolongé, présentait encore des symptômes de commotion cérébrale. Après lui avoir diagnostiqué une déchirure du ligament des vertèbres cervicales, les experts réorientèrent son traitement.

Bien que les signes et symptômes s’apparentent à ceux de la commotion, le traitement d’une blessure au niveau des vertèbres cervicales est très différent. C’est habituellement à la suite d’un impact au niveau du cou, que les vertèbres cervicales reliées entre elles par plusieurs articulations subissent des déplacements, des fractures, des entorses ou d’autres lésions.

Maxime Gauthier indique que normalement, ces blessures que l’on appelle communément des blessures aux tissus mous, guérissent plus facilement et plus rapidement qu’une commotion cérébrale. C’est pourquoi il est primordial qu’un diagnostic précis soit établi dès le départ, afin de cibler adéquatement le problème et d’opter pour le bon traitement.

Dans le cas de Sidney Crosby, plusieurs consultations furent nécessaires avant de comprendre exactement quelle était l’origine des symptômes.

Le physiothérapeute pourra guider son patient vers le processus de guérison qui lui convient le mieux, quitte à l’orienter vers d’autres professionnels de la santé au besoin. La durée du traitement varie en fonction de la sévérité des symptômes. Combien de joueurs de hockey ont précipité leur retour au jeu pour ensuite subir une autre commotion ? Il faut donc recevoir un diagnostic précis et attendre la disparition complète des symptômes pour s’assurer de diminuer au maximum les risques de répétition.

La physiothérapie pour prévenir les commotions cérébrales au hockey

Bien qu’il soit impossible de prévenir à 100 % les commotions, il est possible d’en diminuer les risques. Maxime Gauthier explique qu’il est possible de diminuer la vulnérabilité d’un individu aux commotions cérébrales en travaillant à renforcer son cou et son tronc. Comme ces parties du corps protègent la colonne vertébrale, il est nécessaire de les endurcir et de les rendre plus résistantes aux coups et aux secousses.

Il a été récemment démontré que dans les sports de contact comme le hockey, le cou est souvent mis à rude épreuve. Plusieurs types d’exercices pouvant renforcer le cou et le tronc sont proposés par les professionnels de la physiothérapie.

Voici 4 exercices préventifs simples provenant du logiciel « Exerciseur santé et condition physique Physiotec » que recommande Maxime Gauthier lors de ses traitements :

Relâchement musculaire

S’assoir et agripper fermement les muscles de la nuque avec une main. Faire de petits mouvements de tête à l’horizontale, à la verticale ou de manière circulaire. Relâcher lentement la main. Répéter.

Renforcement des muscles fléchisseurs profonds du cou assis et en décubitus dorsal

Se placer debout ou assis bien droit. Fixer un objet au niveau des yeux tout en reculant le menton vers l’arrière de la tête. Tirer doucement vers le haut. Maintenir la position et relâcher.

Se coucher sur le dos

Rentrer doucement le menton en allongeant la nuque, comme si une ficelle tirait l’arrière de votre tête vers le haut. Maintenir « sans forcer » la position quelques secondes et relâcher. Répéter. Position de départ ; au besoin ajouter une serviette pliée sous la tête.

Renforcement de la ceinture scapulaire

Se placer debout et attacher un élastique à la hauteur des hanches.

Par ailleurs, bien qu’il n’enraye que les commotions les plus sérieuses comme les fractures du crâne, le port du casque règlementaire est fortement recommandé. Toutefois, le casque ne protégeant pas le cou convenablement et n’empêchant pas les mouvements d’accélération et de décélération du cerveau, les exercices de renforcement comme ceux présentés dans cet article peuvent jouer un rôle préventif.

En terminant, selon plusieurs professionnels, il est impossible de concevoir de l’équipement permettant de prévenir complètement les commotions cérébrales. Les bons conseils d’un physiothérapeute ou d’un professionnel de la santé restent une piste de prévention utile.

Veuillez noter que les informations proposées dans cet article représentent les opinions de professionnels de la physiothérapie reconnus pour leur expérience et leurs compétences dans le domaine. Ces propos ne doivent cependant pas être considérés comme une position officielle de l’Ordre sur un sujet donné. Si vous souhaitez participer à la réalisation d’un de nos prochains articles de blogue, nous vous invitons à nous écrire à communications@oppq.qc.ca.