À l’occasion du mois de la physiothérapie, l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ) met en lumière la variété des milieux de soins dans lesquels la physiothérapie peut offrir une aide déterminante aux patients. Entretiens avec des physiothérapeutes et des technologues en physiothérapie qui illustrent à quel point être au bon endroit, au bon moment, fait toute la différence pour la population.

Rencontre avec Stéphanie Rotondo, technologue en physiothérapie dans un service d’orthopédie en milieu hospitalier

Technologue en physiothérapie (T. phys.) diplômée en 2004, Stéphanie Rotondo a débuté sa carrière en clinique privée. En 2008, elle a intégré le Centre hospitalier de St. Mary, à Montréal, où elle a exercé au service de gériatrie avant de se joindre à l’équipe du service d’orthopédie depuis 2010.

Qui sont les patients traités en orthopédie?

Nos patients sont des adultes qui ont subi une chirurgie comme la pose d’une prothèse de la hanche, du genou, ou encore de l’épaule. D’autres ont dû être opérés à la suite d’une fracture.

Parmi les autres patients traités à notre étage, il faut mentionner une clientèle gériatrique ou médicale. Il s’agit, par exemple, des patients âgés qui sont en perte d’autonomie et qui ont fait des chutes ou qui se présentent avec des troubles d’équilibre.

Stéphanie Rotondo, technologue en physiothérapie
Stéphanie Rotondo, T. phys. exerce au Centre hospitalier de St. Mary, à Montréal, depuis 2008.

Quels types d’activités occupent votre journée?

Les journées sont toujours très occupées! Nous commençons par réviser la situation de tous les patients de l’étage lors d’une rencontre interdisciplinaire à laquelle participent les autres professionnels de l’étage comme l’infirmière-chef, les professionnels de la physiothérapie, les ergothérapeutes, le travailleur social, et, à l’occasion, les médecins. Ensuite, nous rencontrons les patients qui sont susceptibles de recevoir leur congé et de retourner à la maison. Finalement, nous rencontrons les patients qui ont été opérés la veille pour faire connaissance et établir le plan de traitement. À la suite de leur évaluation, nous donnons des exercices aux patients, nous travaillons les transferts au lit et à la chaise, la marche avec aide technique et l’utilisation des escaliers. L’objectif est que le patient puisse retourner à la maison en toute sécurité.

Lorsque les patients présentent un état de confusion, il est important d’établir une relation avec la famille. Il n’est pas rare que je communique par téléphone avec cette dernière, d’abord pour obtenir des informations justes sur le niveau d’autonomie fonctionnelle du patient, puis pour établir un bon plan de traitement. Je m’occupe également de faire les demandes pour les places en centre de réadaptation ou pour les suivis avec le CLSC lors du retour à la maison.

Quelles sont les qualités à posséder pour exercer en orthopédie dans le milieu hospitalier?

Il faut être capable de s’adapter rapidement aux circonstances imprévues et être efficace dans la gestion de son temps. Il n’est pas rare d’arriver le matin et de découvrir que plusieurs patients se sont ajoutés au cours de la nuit.  

Il faut aussi être doté d’un bon jugement critique parce que c’est nous qui décidons, avec le médecin interniste, si le patient est prêt pour un retour à la maison et qui déterminons les ressources dont il pourrait avoir besoin lors de cette transition.

L’empathie est aussi une qualité essentielle envers les familles comme envers les patients parce qu’il arrive fréquemment que ces derniers ne soient plus capables de retourner à la maison et qu’ils doivent être transférés en CHSLD. Ce changement de milieu de vie peut être difficile à vivre.

Bien entendu, il faut aussi être en mesure de bien travailler en équipe, que ce soit pour établir les plans les plus appropriés pour les patients ou organiser son congé au mieux.

Comment le travail d’équipe fait-il la différence auprès des patients?

Je pense au cas d’une patiente qui fait sa dialyse dans notre hôpital trois fois par semaine et qui s’est fracturé la cheville en sortant de l’hôpital. Elle a été hospitalisée dans notre service. Le travailleur social, l’ergothérapeute et moi avons travaillé ensemble pour trouver les meilleures options, sachant qu’elle vivait chez sa fille et que c’est là qu’elle allait retourner au moment de son congé. D’abord, en physiothérapie, j’ai essayé de la rendre le plus mobile et autonome possible. L’ergothérapeute et moi avons appris à sa fille comment effectuer les transferts au fauteuil et au lit.

Je croise parfois cette patiente quand elle revient pour sa dialyse et, quand je la vois, je sais que son suivi dans notre service a constitué un succès puisqu’elle se déplace maintenant avec plus d’aisance. Le travail d’équipe fait la différence en milieu hospitalier!

Veuillez noter que les informations proposées dans cet article représentent les opinions de professionnels de la physiothérapie reconnus pour leur expérience et leurs compétences dans le domaine. Ces propos ne doivent cependant pas être considérés comme une position officielle de l’Ordre sur un sujet donné. Si vous souhaitez participer à la réalisation d’un de nos prochains articles de blogue, nous vous invitons à nous écrire à communications@oppq.qc.ca.