Le ski est un sport de glisse qui compte de nombreuses disciplines ayant toutes leurs particularités, mais aussi leur lot de blessures spécifiques. Que l’on soit un sportif de haut niveau ou encore un sportif amateur, il est important de connaître les risques liés à sa discipline afin de bien se préparer et éviter les blessures.

Marcel Hardy, physiothérapeute chez PCN, possède plusieurs années d’expérience au sein de diverses équipes sportives, dont le Rouge et Or (soccer féminin et masculin). Depuis 2006, il est un des thérapeutes en chef pour l’équipe nationale de ski acrobatique, ce qui l’a amené à participer aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010.

Bien que Marcel Hardy côtoie de nombreux athlètes olympiques, il œuvre principalement auprès de la population générale, mais aussi des sportifs de toutes disciplines, plus particulièrement auprès de ceux pratiquant le ski acrobatique (ski de bosses et saut acrobatique).

Ski acrobatique: les blessures les plus fréquentes

Le ski acrobatique comprend quatre disciplines, dont le ski de bosses et le saut. En règle générale, ces disciplines consistent à évoluer sur une piste en exécutant différentes figures acrobatiques tout en franchissant divers obstacles tels que des bosses ou des tremplins. Voilà pourquoi ces disciplines sont considérées comme des sports d’impact.  

Même si les chutes occasionnent leur lot de blessures, ce sont les blessures en lien avec l’atterrissage qui sont les plus courantes. Parmi toutes les blessures observées, ce sont celles au genou (diverses entorses) et au bas du dos (blessures lombaires) qui sont les plus fréquentes.

Les principales causes de blessures

En ski acrobatique, les principales causes de blessures sont dues à:

  • Un manque de force au niveau des jambes, plus spécifiquement au niveau des muscles fessiers. Un tel manque affecte la manière dont les jambes absorbent l’impact lié à l’atterrissage. Les muscles fessiers pour leur part, permettent au skieur d’être aligné correctement au moment de la réception du saut, et aussi d’absorber les forces d’impact afin de bien distribuer les forces que le corps subit.
  • Un mauvais contrôle moteur. Cet aspect a des conséquences sur la précision des gestes. Si les gestes sont bien effectués, cela aura alors une incidence sur la technique du skieur, ce qui diminuera les mauvaises positions et les risques de blessures.

La force musculaire et le contrôle moteur dépendent l’un de l’autre. Ainsi, il est difficile d’avoir un bon contrôle moteur si l’on ne développe pas sa force musculaire. Marcel Hardy compare la relation entre la force musculaire et le contrôle moteur à un musicien et son orchestre. Si un musicien (la force musculaire) ne s’entraine pas pour jouer au bon moment dans son orchestre (contrôle moteur), ce dernier ne pourra pas jouer de façon harmonieuse.

Les personnes à risque

Étant donné les principales causes de blessures, il est évident que les jeunes (18 ans et moins) sont plus à risque vu leur manque de maturité musculaire. En effet, les jeunes muscles sont encore en développement et n’ont pas atteint leur maturité. Il est donc plus difficile pour eux d’acquérir une technique sécuritaire leur permettant d’absorber l’impact des atterrissages répétés.

Par ailleurs, le manque d’entrainement et le manque de discipline sont aussi des facteurs augmentant le risque de blessures.  Le ski acrobatique, et toutes les disciplines similaires, demande de la rigueur et de la pratique en vue de pouvoir réaliser des gestes précis et sécuritaires.

La prévention des blessures

Le meilleur moyen pour prévenir les blessures c’est de s’entrainer régulièrement avant, pendant et après la saison. Hors-saison, il est donc recommandé d’entrainer la musculature du bas du corps (avec un sport tel que le vélo ou des exercices de renforcement) afin de bien débuter la saison.

À long terme (entrainement de plus de deux mois)

  • Développer sa force musculaire (renforcement)
  • Acquérir un bon contrôle moteur (meilleure qualité technique des gestes)

À court terme (pendant la saison)

  • S’échauffer avant la séance de ski. Cette habitude est très profitable, tant pour les athlètes du ski acrobatique que pour les skieurs pratiquant la descente uniquement. Il est recommandé d’effectuer des mouvements qui imitent le sport environ 10 minutes ou plus (squat – divers sauts bien effectués avec les 2 jambes et 1 jambe à la fois, etc.). Exemple : faire des sauts vers l’avant à 2 jambes puis à une jambe, ensuite faire des sauts à 1 jambe en avançant en diagonal. Il est toutefois important de ne pas s’épuiser lors de l’échauffement.
  • Mettre en place une routine d’après-ski. Pour les athlètes de ski acrobatique, l’après-ski comporte une période de vélo stationnaire, des étirements spécifiques et une période de massage.

Ce qu’il faut retenir c’est que la prévention est beaucoup plus simple que le traitement. C’est pourquoi Marcel Hardy évalue les athlètes qu’il suit, au minimum deux fois par année, afin de diminuer le risque de blessures. En observant les gestes ainsi qu’en évaluant d’autres aspects plus précis, le professionnel de la physiothérapie est en mesure de monter un programme préventif propre à chaque sportif.

Un programme personnalisé permet d’améliorer ses faiblesses et son manque de contrôle afin de pratiquer son sport en toute sécurité.

Veuillez noter que les informations proposées dans cet article représentent les opinions de professionnels de la physiothérapie reconnus pour leur expérience et leurs compétences dans le domaine. Ces propos ne doivent cependant pas être considérés comme une position officielle de l’Ordre sur un sujet donné. Si vous souhaitez participer à la réalisation d’un de nos prochains articles de blogue, nous vous invitons à nous écrire à communications@oppq.qc.ca.